Dès son lancement, le Fonds pour la Démocratie a initié un premier appel à initiatives ouvert à 70 organisations pré-identifiées lors de la phase de préfiguration du Fonds.
Pour sa toute première cohorte de partenaires associatifs, la sélection s’est centrée sur la complémentarité des actions en lien avec les trois axes d’intervention du fonds ainsi que sur différentes échelles (locales, régionales, nationales) et sur la qualité organisationnelle des structures retenues. Le fonds accorde aussi une priorité aux projets portés par les personnes ou groupes discriminés, qui sont les premiers et premières concernés par les reculs démocratiques.
Association Alda
Alda est une association qui agit pour défendre les intérêts et aspirations des populations, familles et personnes des milieux et quartiers populaires et de la ruralité, dans le territoire du Pays Basque Nord.
Alda, qui prend pour point de départ les préoccupations immédiates et matérielles des habitant·es des quartiers et milieux populaires, représente : 1070 adhérent, 660 bénévoles actifs (Alda fonctionnant comme un syndicat du quotidien qui permet de recréer un réseau de solidarité), 1833 familles et personnes victimes d’injustices dans leur quotidien, 6 collectifs de quartiers. Il s’agit de la 1ere association élue représentante des locataires HLM.
Association Conatus
Conatus est association fondée en 2022 par Pierre Chopinaud, écrivain et formateur à l’organisation collective, et Anina Ciuciu, avocate et activiste (lauréate de la 1ère édition du Prix Robert Badinter). L’association mène des actions d’intérêt général à caractère social et opère comme un « incubateur » d’organisations citoyennes.
Sa mission est d’accompagner la création d’organisations conduites par des personnes en situation de grande privation de droit et de pouvoir démocratique au moyen de techniques de construction de pouvoir autonome et de leadership citoyen. L’une de ses inspirations méthodologique est le mouvement africain américain pour les droits civiques, notamment Martin Luther King, Bayard Rustin et Ella Baker.
Aujourd’hui les citoyennes
Créée en 2022, Aujourd’hui Les Citoyennes est une association apartisane, adaptée au contexte local et régional, qui a pour objet de promouvoir l’engagement des jeunes femmes (18-35 ans) dans la vie publique à La Réunion et dans les territoires de l’Océan Indien.
L’association repose sur des principes fondamentaux forts:
- construire une solidarité féministe régionale,
- promouvoir l’expertise des jeunes femmes sur tous les sujets, en les équipant avec les outils pour construire et rejoindre des projets pour le développement de nos territoires,
- promouvoir l’intergénérationnalité et la transmission des savoirs en mobilisant des femmes de tout âge en tant qu’intervenantes,
- participer à la construction et diffusion des travaux sur l’histoire des femmes de nos territoires.
Le Collectif des Associations Citoyennes
Le Collectif des Associations Citoyennes (CAC), association créée en 2010, est acteur incontournable de la vie associative en France. Il agit comme une cellule de veille, d’alerte et de soutien mutuel auprès d’un réseau constitué à la fois de “petites” associations et de “grandes” fédérations.
Ses actions de veille, d’alerte, de réflexion et d’information se structurent autour de cinq axes :
- la lutte contre la marchandisation des associations,
- la défense des libertés associatives,
- les réflexions sur la coconstruction des politiques publiques,
- la transformations systémique qu’impose la bifurcation écologique,
- les évolutions du monde associatif.
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Le Collectif des Habitants Organisés du 3e (CHO3 Marseille)
L’AN 02 a créé le Collectif des Habitant·es Organisé·es du 3e arrondissement de Marseille (CHO3), en 2019. Elle accompagne ce syndicat d’habitant·es composé des premiè·res concerné·es par les injustices touchant le territoire (logement, mobilité, discriminations, handicap, droit à la ville et autonomie alimentaire). Les membres sont principalement des femmes issues des communautés les plus exclues et opprimées du 3e arrondissement.
1200 personnes ont adhéré depuis 2019, grâce à un travail de mobilisation en profondeur via des pratiques d’allers vers. 200 à 250 sont des membres actives et 50 des membres leaders.
Le but du CHO3 est d’unir les personnes sans-voix pour constituer un contre-pouvoir local et faire cesser les injustices.
Nos Services Publics
Nos services publics est une association d’agents publics et de citoyennes et citoyens qui souhaitent retrouver le sens des services publics et de leurs métiers. Créé en 2021, ce collectif joue depuis un rôle croissant dans le paysage associatif et médiatique en France, en se positionnant comme une force de réflexion, de proposition et d’action pour repenser et défendre les services publics (5 millions d’agents publics en France).
Le collectif poursuit 3 grands objectifs :
- construire une vision alternative de l’État et des services publics pour mieux répondre aux besoins de la population
- mener des actions de sensibilisation pour éveiller le désir de services publics dans la société
- construire du collectif entre agents publics pour porter, de l’intérieur et avec les citoyennes et citoyens, un changement des pratiques au sein du service public.
Conseil de Déontologie Journalistique et Médiation
Le CDJM organise le dialogue et la médiation entre les journalistes, les médias et les publics sur toutes les questions relatives à la déontologie journalistique. Face à l’explosion de la désinformation, à la propagande et au populisme, l’éthique journalistique est un rempart.
L’association :
- Répond aux saisines et questions : toute personne physique ou morale peut saisir gratuitement le CDJM, à la suite d’une atteinte supposée à la déontologie journalistique.
- Forme différents publics à la déontologie journalistique : étudiants, journalistes, enseignants chargés de l’éducation aux médias, public à travers des ateliers interactifs.
- Promeut la déontologie journalistique, dans le but de renforcer l’exigence du public en matière de fiabilité de l’information.
Data For Good
Data for Good est une communauté de plus de 7000 experts de la technologie bénévoles (data analyst, data scientists, products, développeurs, designers, ect) qui donnent de leur temps pour construire des projets d’intérêt général au service de la démocratie, la justice sociale et l’environnement.
L’objectif de Data for Good est d’être un contre pouvoir tech citoyen qui permet de mobiliser la technologie au service de l’intérêt général et d’associations qui défendent des luttes essentielles et manquent de ressources financières et/ou techniques pour les mener à bien. Quelques exemples de son travail :
- ClimateSafeGuard avec ScienceFeedback et QuotaClimat : un outil pour mesurer la désinformation climatique dans les médias traditionnels
- Eclaireur public avec Anticor et Transparency International : un outil pour permettre aux citoyens d’accéder de manière transparente aux dépenses publiques de leurs collectivités
Désinfox-Migrations
Désinfox-Migrations est un collectif citoyen et scientifique né en 2018, composé d’une quinzaine de personnes issues de la recherche, du journalisme et d’associations. Portée initialement par un groupe de bénévoles engagé·es contre la désinformation et les idées reçues sur les migrations, l’initiative s’est progressivement structurée jusqu’à devenir une association en 2020.
Désinfox-Migrations ne produit pas de recherche, mais fait de la médiation scientifique sur les questions migratoires au sens large. Son rôle est de rendre les savoirs existants accessibles et mobilisables dans le débat public, par les journalistes mais aussi par les enseignants et les responsables politiques.
Pour cela, l’association met en relation chercheur.euses et journalistes, organise des formations à la prise de parole médiatique pour les chercheur.euses et des formations sur les migrations pour les journalistes et les acteurs de terrain (associations, enseignants) et produit des contenus accessibles validés scientifiquement.
GHETT’UP
GHETT’UP est une organisation créée en 2016 œuvrant pour la justice sociale, à travers entre autres :
- des programmes éducatifs auprès de 1000 jeunes par an
- un pôle recherche pour produire du changement structurel par une approche systémique des enjeux sociaux et environnementaux
- un média et des productions audiovisuelles pour écrire une histoire commune qui touche 500 000 comptes uniques en 2024
- un hub de à Saint-Denis dédié à la justice sociale : Le SAS avec plus de 50 associations partenaires et 3000 visiteurs en 2024.
L’ambition de l’association est de permettre à tous les habitants des quartiers, quel que soit leur projet ou leur niveau d’études, de réaliser leur potentiel individuel et citoyen et de prendre leur place dans la société. Ses travaux visent à la fois à révéler le pouvoir d’agir des jeunes de quartiers populaires par le dialogue, l’action et l’engagement dans la vie publique de manière unique et organique mais aussi à créer des leviers d’actions autonomes. Le rapport (In)Justice climatique est par exemple le fruit d’un travail de terrain et de recherche de 2 ans, où des acteurs qui ne se parlent pas toujours cohabitent sur une même page (GIEC, associations de quartiers, militants).
Lallab
Lallab est une association qui agit depuis 9 ans pour faire entendre les voix et défendre les droits des femmes musulmanes, pour façonner un monde dans lequel les femmes choisissent en toute liberté leurs propres chemins d’émancipation.
Son travaille est de construire des réponses concrètes aux violences et discriminations systémiques subies par les femmes musulmanes, et affirmer leur droit à exister dignement.
Lallab agit à travers trois axes : renouer les solidarités, produire des narrations plurielles, construire du pouvoir collectif. Chaque année, l’association accompagne 100 membres actives et 200 bénéficiaires via des programmes d’éducation populaire (santé, sexualité, éducation, travail) à Ivry-sur-Seine. Plus de 60 femmes bénéficient aussi d’un accompagnement individuel (soutien juridique, psychologique, social).
L’association anime également des espaces de production de savoirs (Lallab Agora, publications, enquêtes) et les diffuse largement à travers un magazine lu par 40 000 personnes/an, ses réseaux sociaux (70 000 abonné·es) et coordonne le Muslim Women’s Day (1,5 million de personnes touchées).
La Maison des Lanceurs d’Alerte
La Maison des Lanceurs d’Alerte est une organisation unique en Europe, rassemblant organisations syndicales, associations de lutte anti-corruption ou de défense de l’environnement, syndicats de journalistes, d’avocat-es et magistrature autour d’un projet commun : la protection individuelle et collective des lanceur·ses d’alerte.
Créée fin 2018, elle a déjà reçu plus de 1 000 signalements et accompagné plus de 450 lanceur-ses d’alerte. Les alertes traitées couvrent une large gamme de sujets : corruption, atteintes environnementales, sanitaires, violences institutionnelles, discriminations systémiques, maltraitance animale, risques technologiques. Son périmètre d’action est le droit français.
L’association fournit un soutien juridique, psychologique, médiatique, financier et social aux lanceur·ses d’alerte. L’expertise issue de l’accompagnement individuel permet de nourrir le plaidoyer, le contentieux juridique et plus globalement la défense des droits collectifs, toujours en partant de la réalité des lanceur•ses d’alerte accompagné·es.
Unipopia
« Parlons-en! » à Grenoble est une association composée de personnes ayant connu la rue, le mal-logement. Depuis 10 ans, elle développe des espaces de débat et d’action collective basés sur la conviction que ce sont les personnes qui subissent la pauvreté qui sont les mieux à même de faire bouger les lignes.
L’association co-anime depuis 2021 « L’Université Populaire d’Ici et d’Ailleurs » (UNIPOPIA). Cette université populaire tente de contrer les discours ambiants qui étiquettent les personnes précaires comme « vulnérables », « sans voix », « incapables », « fragiles ». Elle vise à montrer que les précaires sont des chercheur-euses populaires, et à produire d’autres formes de récits, d’outils, de savoirs par la rencontre entre des collectifs français et belges qui ont trop rarement les moyens d’échanger.
Par le croisement d’histoires, de territoires et de pratiques, le projet vise à permettre aux personnes et groupes concernés de se renforcer et s’inspirer entre personnes en galère ayant développé d’autres manières de faire. Il cherche également à produire, diffuser et visibiliser ces recherches.
Le processus de sélection
Dès son lancement, le Fonds pour la Démocratie a initié un premier cycle de financement avec un appel à initiatives diffusé auprès de 70 associations en juin 2025. Ces associations avaient été identifiées pendant la phase de préfiguration du fonds.
Pour accompagner son processus de sélection, le Fonds pour la Démocratie a fait appel à une consultante indépendante et a constitué un premier Cercle d’Allocation des Fonds participatif, décisionnaire pour le choix des associations retenues.
13 associations ont été retenues suite à l’examen attentif des dossiers et une journée de délibération qui s’est tenue à la Maison la France s’Engage le 13 octobre dernier.
Le Cercle d’Allocation des Fonds
Aux côtés de deux représentantes des partenaires du Fonds, ce Cercle d’Allocation des Fonds a permis de mobiliser l’expertise d’acteurs et d’actrices de terrain, spécialistes des thématiques couvertes par le fonds pour sélectionner les premières associations soutenues :
- Camélia El Ouariachi, Directrice générale de l’association Destins liés ;
-
David Charretton, Membre de Street reporter et de l’Université populaire d’ici et d’ailleurs pour les personnes précaires ;
-
Julien Talpin, Sociologue, chercheur en sciences politiques et directeur de recherche au CNRS, directeur adjoint du CERAPS de Lille ;
-
Lucile Berland, Journaliste Fondatrice de Fake Off, Observatoire Français des Atteintes à la Liberté de la Presse ;
- Myriam Michel, Coordinatrice de l’association La Quadrature du Net ;
- Samia Hathroubi, Chercheuse en sociologie (Democracy & belonging à Berkeley), pilote du fonds participatif européen le FundAction Assembly.




